mardi 23 janvier 2007

Le T-6 en Algérie


Missions de l'Armée de l'Air en ALGERIE

Au début du conflit, les forces aériennes furent partagées entre quatre grands types de missions: renseignement, appui-feu, transport et tâches particulières. Puis, elles durent assurer, en liaison avec l'Armée de Terre l'étanchéité des barrages établis le long des frontières tunisienne et marocaine, après l'accession à l'indépendance de ces deux pays que le F.L.N. utilisa comme bases de départ pour ses incursions en territoire algérien :
- renseignement :
- l'activité de l'Armée de l'Air dans ce domaine donna lieu à deux sortes de missions, observation aérienne et reconnaissance aérienne ;
- observation aérienne, c'est-à-dire exécution à courte portée, directement au profit des unités terrestres engagées, de toutes les missions de renseignement aérien en réalisant une permanence aérienne et une diffusion immédiate du renseignement (missions de surveillance d'un secteur visant à la sécurité d'un dispositif d'autant plus indispensables que les unités de surface implantées pour la protection des points sensibles ou des courants de circulation étaient très souvent isolées et que le terrain et la faiblesse relative de ces éléments leur inter disaient de mettre en place toutes les mesures de sûreté désirables face à un ennemi dilué, camouflé et sporadiquement agressif; missions d'accompagnement au combat destinées à la surveillance des mouvements et de l'activité de l'adversaire; missions de contrôle des feux consistant à augmenter le rendement des feux aériens ou des feux de surface par réglage, marquage ou guidage) ;
- reconnaissance aérienne, participation à la recherche du renseignement dans les zones sensibles, diffusion de ces renseignements (missions de reconnaissance à vue, missions de reconnaissance photographique et missions de couverture de points particuliers) ;
- appui-feu :
- missions de reconnaissance armée, au cours desquelles un avion était amené à parcourir une zone ou un itinéraire définis et attaquait les objectifs qu'il découvrait lui même; ce procédé fut en général peu efficace contre un ennemi fluide et rompu dans l'art du camouflage; missions d'accompagnement et de protection des troupes, conjuguées avec des missions d'observation, et au cours desquelles l'avion s'en prenait aux objectifs qu'il découvrait ou que lui indiquaient les troupes au sol; missions d'attaque d'objectifs planifiés consistant en la destruction d'objectifs découverts par renseignement aérien ou sur les indications d'agents (douars ou mechtas fortifiés, grottes, régions boisées) ; missions d'attaque d'objectifs de circonstance, c'est-à-dire appui effectué au reçu d'une demande de secours émise par un élément en difficulté au sol .




L'intervention d'avions à réaction ne pouvait être qu'en terrain plat en raison du relief accidenté particulièrement des Aurès et des Nementchas. Le développement de la rébellion conduit l'Armée de l'Air à créer l'aviation légère d'appui et en équiper les premières unités en 1956. C'est ainsi que les Morane 472-475 Vanneau, 733 Alcyon, Sipa 111-12 et 121 sont hâtivement transformés et armés avant d'être envoyés en Algérie. Dès 1956, on ressort les vieux P.47 de la dernière guerre, on transforme et arme les Dassault 315 et les vieux Ju52 AAC1. En mars 1956, la France passe commande aux U.S.A. d'une première tranche de 150 N.A.T-6G qui seront livrés à Bordeaux par porte-avions puis équipés de blindage, d'armement et de radio. Étant le mieux adapté de tous les avions légers le T-6 va devenir l'avion standard des escadrilles légères d'appui (E. A. L. A.) en Algérie.
De 1956 à 1959 près de 700 T6 G seront ainsi commandés. En attendant leur arrivée les T. 6 de l'école de Marrakech seront mis à contribution à partir d'avril 1956, un système d'escadrilles légères «parrainées» par les escadres de chasse de métropole voit le jour. Chaque escadre de chasse détache ses pilotes en tour d'opérations, qui retrouvent leur Sipa, Morane ou T-6, mais chargés de roquettes et de mitrailleuses.
On passe également commande aux U.S.A. de quarante hélicoptères Sikorsky S.55, cent S. 58 et H 21, quarante B 26 « Invader » version B, C, et RB.26 C qui seront livrés avant la fin de l'année et qui seront suivis par d'autres en 1957, puis en 1959-60. Au total plus de cent vingt B 26 seront commandés, suivis de C.47 Dakota et quarante Nord 2501 pour équiper de nouveaux groupes de transport. Plus tard seront commandés des N A. T. 28 « Fennec » et des AD 4 « Skyraider ». L'armée de l'Air passera également commande de robustes MH 1521 « Broussard » pour remplacer les vieux Morane 500.
Les escadrilles d'avions légers d'appui et leur parrainage


- E.A.L.A. 2/71 et la 20/72 « La Guêpe » à Oued Zenata, la 14/72 « Le Pluto » à Thiersville, la 3 I I à Paul-Gazelles (Ain-Oussera), parrainées par la 1ère Escadre de chasse à Saint-Dizier.
- E.A.L.A. 1/72 « Les Barons » à Sétif, la 8/72 « Tête de chien » à Tebassa, la 2/2 à Oued-Zenata, parrainé par la 2e Escadre de chasse de Dijon.
- E.A.L.A. 5170 « La Tortue » à Bône, la 7/70 et la 18/72 à Oued-Haminin, la 3/4 à Telergma, parrainées par la 4e Escadre de chasse de Luxeuil.
- E.A.L.A. 2/72 « Le Marquis » à Batna avec détachement à Biskra, la 9/72 «: Petit Prince » à Megharia, la 3115 à Batna avec détachement à Aflou et à Geryville, parrainées par la 5e Escadre de chasse d'Orange.
- E.R.A.L.A. 6/70 et 7/72 « Le Fennec » à Atar et Fort Trinquet, la 12/72 « Le Moustique » à Bône, la 3/9 à Telergma puis à Bône, parrainées par la 9e Escadre de chasse de Metz.
- E.A.L.A. 3/72 « La Biquette » à Oujda, puis à Batna, la 6/72 et la 3/10 à Thiersville, puis Kenchela
et Batna, parrainées par la 10e Escadre de chasse de Creil.
- E.A.L.A. 5/72 « Le Taube » à Colomb-Béchard et El Abiod, la 15/72 « Le Balbuzard » à Paul-Gazelles, 3/12 à Blida puis Mecheria, parrainées par la 12e Escadre de chasse de Cambrai.
- E.A.L.A. 4/72 à Marrakech puis à Tebessa, parrainée par la 9e et 3e Escadre de chasse de Reims.
- E.A.L.A. 11/ 72 à la Reghaia parrainée successivement par les 7e , 33e E.R. et 5e Escadre de chasse.
- E.A.L.A. 16/72 à Biskra et parrainée successivement par les 4e, 11e, 33e E.R. et 7e Escadre de chasse de Nancy.


Escadrilles sans parrainage défini
- E.A.L.A. 1/71 à Gafsa (Tunisie) qui deviendra 19/72 « Le Ramel ».
- E.A.L.A. 3/71 à Djelfa équipée d'abord de Sipa 111, puis de T.6 à partir de mai 1957, l'E.L.A.L.A. 19/72 à Djelfa, 5/72 à Atar, Fort-Trincquet, puis Djelfa avec un détachement à Bou-Saada.


Escadrilles créées en Afrique centrale

L'E.A.L.A. 1/73 à Niamey, puis Gao, jusqu'à l'indépendance de la Guinée, l'E.A.L.A. 2/73 à Bangui, l'E.A.L.A. 3/73 à Dakar puis transférée à Paul-Gazelles à partir de février 1959, l'E.A.L.A. 4/73 à Fort-Lamy.


disponible aux éditions d'Along (voir lien)

1 commentaire:

AMAROUCHE L.AS. a dit…

Bonsoir !

Si vous étiez pilote de ligne de surveillance de cet avion T6 utilisé pendant la guerre d'Algérie à la base d'Aïn Arnat, connaissez-vous le poste militaire d'El-Maïn SP 86692 4ème régiment de dragons 4ème escadron et en avez-vous des photos du village ? Merci